Les tribulations d’une femme blessée

Publié le par Le journal d'une aide-soignante maltraitée

Nous sommes en avril 2005, je travailles toujours de nuit dans cette maison de retraite du Loir et Cher, j’ai pris mon rythme, on est content de mon travail.

Heureusement que sur le plan professionnel tout va bien, car question vie de couple, c’est catastrophique !!!

Je me dispute souvent avec mon compagnon, car comme nous sommes en décalé, et bien nous nous voyons moins, quand lui dort moi je bosses, et quand moi je dors (quand il me laissait dormir), c’est lui qui est au travaille, donc les journées j’aimais pouvoir me reposer, mais mon compagnon ne l’entendait pas de cette oreille, il décrétait que, comme j’étais à la maison la journée, et bien c’était à moi de m’occuper de tous.

Quand j’avais la bêtise de lui dire que j’étais fatiguée, j’entendais en réponse tu ne peux pas être fatigué, tu dors la journée !!!

Pour lui mon travail n’est pas fatiguant, car c’est (pour lui) que de la surveillance, en gros je suis payée à pas grand-chose, je commence à me poser des questions, je ne trouve pas de réconforts auprès de lui, en plus nous avions sa fille en garde alterné, et je n’avais pas mon mot à dire, ce n’est pas ta fille tu n’as rien dire, bref il lui cédait tout et moi je devais laisser faire sans rien dire, et c’est à ce moment-là qu’on commencer en plus des engueulades, les injures, le harcèlement psychologique, il voulait me couper du monde, de ma famille, de mes amis, il vérifiait tous ce que je faisais, tous ce que je disais, en venait même à me dire comment je devais m’habiller !!!

Les week-ends quand je rentrais du boulot à 7h30 le matin, et bien quand il se levait, je devais en faire autant, peu importe si je bossais le soir même, comme j’étais fatiguer par manque de sommeil, j’en étais agressive, et il faisait exprès de chercher « la bagarre », ensuite venaient les reproches, je ne m’occupe pas asser de lui, mal de la maison, je ne fais rien à part aller travailler, bref j’étais une bonne à rien …

Bien-sûr, sans rentrer trop dans les détails, sexuellement il était très demandeur, et moi pas forcément en phase avec lui au même moment, car les nuits étaient très dures à ce moment-là, les résidents avait du mal à se remettre de l’hiver qui avait été vraiment très froid, donc j’étais vraiment très fatigué, et lui ne comprenait pas, moi je demandais qu’à être pépère à la maison histoire de me reposer pour pouvoir ensuite profiter avec lui du restant de mon repos, mais c’était quand il avait décidé, où il avait décidé, comment il avait décidé.

Il à commencer à devenir suspicieux, voulais me faire admettre que j’avais un amant, alors que je demandais juste un peu de repos et de tranquillité.

Je me rappellerais toujours de la fois où, je me suis fait hospitaliser, pour passer une fibro de l’estomac sous anesthésie générale car j’avais des soucis, et bien monsieur avait refusé de m’accompagner parce qu’il n’avait pas que ça à faire, donc la veille de mon hospi nous nous étions une énième fois disputés, et il était parti le matin sans même me faire un bisou, et bien le soir j’ai eu la surprise de le voir arriver dans ma chambre vu que j’étais rester en observation à cause d’un mauvais réveil et d’une tension qui ne remontais pas, donc j’étais hyper surveiller, je ne devais pas me lever seule, prise de tension toutes les heures, bref, j’étais contente de le voir, et ne pensais plus à notre brouille de la veille.

J’étais complètement dans le gaz, arrive à peine à lui articuler que je suis heureuse de le voir tout en lui prenant la main, il m’embrassa à peine, et me réponda et pourtant j’ai hésité à venir, vu ton comportement d’hier, et il s’assit sur le fauteuil à coter de mon lit sans rien dire, il regarda la tv, jusqu’au moment où arrive l’infirmière pour me prendre la tension qui n’est toujours pas bonne, je me rappelles plus trop ce qu’il baragouina, mais je me rappelles très bien de ce que lui a répondu l’infirmière, elle lui répondit d’un ton asser sec, votre femme est très fatiguée, elle a du mal à supporter l’anesthésie, a besoin de repos que ce soit ici ou chez vous, et est ressorti en me disant d’un sourire qu’elle repasserait dans une heure.

Du coup, il est parti lui aussi en me disant et bien vu que tu as besoin de repos, je te laisse !!!

Un petit bisou vite fait et le voilà parti.

Le lendemain, c’est ma maman qui est venue me chercher, car lui ne pouvait pas prendre sa matinée pour, donc le soir quand il est rentré, j’ai eu la réflexion que j’étais coucher et en pyjama, bref je vous épargne les commentaires…

À force, j’en étais très perturbé, et mon travail s’en faisait ressentir…

C’était dur de ne pas avoir l’esprit préoccupé, cette nuit-là, tout allais de travers, les résidents étaient énervés, avaient du mal à dormir, angoissés, donc des sonnettes de partout, j’avais à peine eue le temps de faire la préparation des traitements du matin, 2h arrive, les changes se passe bien, avec des réfections de lit à faire, fini à 4h30.

Je range mon matériel, rentre dans le bureau de soins prête à me laver les mains, et là via la télésurveillance j’entends comme un bruit de tuyauterie engorgées… Je me lave les mains, tout en écoutant la télé surveillance, et j’essaie de voir à quel étage ça se produit, et j’entends que cela vient du 1er, je monte au 1er, cherche à trouver d’où vient ce bruit, je fini par trouver, mais en fait ce bruit de tuyauterie, c’était une résidente !!!

J’arrive dans la chambre, elle était en sueur, d’une extrême pâleur, et visiblement en grande difficultés respiratoire.

Je l’installe immédiatement en position demie assise, entre ouvre la fenêtre pour qu’elle est de l’air frais cette résidente ne pouvait pas me décrire ce qu’elle ressentait car elle avait la maladie d’Alzheimer et ne parlait plus.

Je savais qu’elle avait des antécédents cardiaques, qu’elle avait déjà fait un OAP (œdème aigu du poumon, en clair de l’eau dans les poumons), donc je n’ai pas cherché et ai appelé comme le veut protocole le veut d’abord la direction, qui me dit d’appeler immédiatement le SMUR.

J’appelle le SMUR, au bout du fil l’infirmière de la régulation, je décris les symptômes de la patiente, fais part de ses antécédents, de ses constantes, elle me passe le médecin régulateur, qui me demande la même chose, pour au final me dire qu’il envoie une ambulance.

Entre temps, la directrice arrive, monte avec moi voir la résidente, et me dit qu’effectivement elle est en train de faire un OAP, car la dernière fois s’était exactement la même chose.

Je voulais rester avec elle, mais il a fallu que je descende pour préparer ses papiers, j’étais dans le bureau des infirmières quand je n’entendis plus ce bruit de « tuyauterie » via la télésurveillance, en même temps les ambulanciers du SMUR arrivent, nous montons dans la chambre, et nous constatons l’arrêt respiratoire de la résidente, ils appellent la régulation qui leur donne l’ordre de commencer la réanimation et nous confirme l’envoi de l’équipe du SMUR (médecin, infirmière …), alors tout s’enchaines très vite, c’est ma première réa, j’en ai jamais fait, nous mettons la résidente à terre pour pouvoir commencer le massage cardiaque, là, l’un des ambulanciers commence à masser la résidente, l’autre un peu « pato » prépare l’embût pour la ventiler, je voyais bien que son collègue était énervé par la nonchalance de son collègue (peut-être débutant), donc je pris l’initiative de prendre l’embût de ventilation en disant à l’ambulancier qui massait que je ne savais pas comment on faisait, il m’expliqua tout en massant, je l’écouta avec une grande attention, le cœur de la résidente repars, nous la mettons en PLS (position latéral de sécurité), le cœur s’arrête de nouveau, on recommence le massage et la ventilation manuelle, le cœur repart, donc re PLS, s’arrête de nouveau, au même moment l’équipe du SMUR arrive, je leur laisse la place et continu la réa, le médecin me pose tout un tas de questions ainsi qu’aux ambulanciers, malgré leur intervention le cœur de la résidente ne reparta pas, et là, j’entends, on allait pas s’acharner non plus, elle avait 93 ans, je me retourne et ces mots sortaient de la bouche du médecin j’en étais choquer, tout le monde ranges son matériel prêt à partir, quand l’infirmière du SMUR demande, messieurs un petit coup de main pour remettre madame dans son lit afin qu’on puisse lui faire sa toilette …

Je pouvais faire la toilette étant donné que le médecin du SMUR avait fait le constat de décès.

Je fis cette toilette avec l’aide de la directrice, c’était ma première depuis que j’étais embauchée, et quand j’ai eu fini de la faire et de tout ranger dans la chambre, je descendis, prête à faire ce que je n’avais pas pu, il était largement l’heure de la fin de mon service mais qu’importe, aussitôt, la directrice me dit de rentrer chez moi, je lui dis, que je n’ai pas fini tel et tel chose, elle me répond que pour une fois ce n’était pas grave, cas de force majeur, je l’ai remercié et donc je rentre chez moi.

Tous ces événements passés m’ont fait prendre conscience d’une chose, je n’étais pas heureuse et il fallait que cela cesse !!!

J’ai essayé une énième fois de faire entendre raison à mon compagnon, qui ne voulais rien entendre, et reparti de plus belle dans les reproches, insultes, et autre rabaissements…

Ma décision était donc prise, j’étais décider de le quitter, nous sommes fin avril 2005, et si j’avais su ce qui l’allait m’arriver par la suite…

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